crédit : Olaf Hajek
MISE EN SCENE : Sébastien Bournac
ASSISTANT A LA MISE EN SCENE : Romain Nicolas
AVEC Pierre-Olivier Bellec, Sarah Charrier, Manuel Diaz, Victor Ginisis, Morgane Nagir, Simon Le Floc’h, Florian Pantallarisch, Mélanie Vayssettes, Romain Verstraeten-rieux
Où en sommes-nous de la nuit ?
À partir des deux premiers actes de La Mort de Danton de G.Büchner
« Je me suis senti comme anéanti sous l’atroce fatalisme de l’histoire », écrit Büchner à sa fiancée.
La Mort de Danton est une histoire singulière, sans majuscules. Celle d’un homme, d’un groupe d’amis pris dans l’époque – la Révolution – qu’ils contribuèrent à faire advenir comme autant de rouages d’une machine qui finit par les broyer.
Dans les deux premiers actes (jusqu’à l’arrestation de Danton), nous sommes face à l’urgence du moment politique. Il faut agir, il faut parler, il y a va de leurs vies à tous. Or Danton ne fait rien. Par trois fois il est surpris dans son intimité et ne fait rien. Mais l’histoire est en marche. Quel qu’en soit le sens ou l’aveugle et mécanique absurdité.
Nous sommes en mars 1794. Danton et Camille Desmoulins ont 34 ans, Robespierre, 35 ans et Saint-Just 26 ans…
Il me semblait passionnant d’explorer cette œuvre à travers la jeunesse de ces comédiens (ils ne sont pas si loin pour certains de l’âge des rôles) et d’interroger aussi cette génération, son sens politique, ses engagements, ses désirs, à partir d’une « œuvre-scalpel », de ce jeu de masques büchnérien, tantôt tragiques, tantôt comiques qui témoignent d’une monde en miettes qui ressemble étrangement au nôtre.
Sébastien Bournac